Gastronomie du départ en voyage : pourquoi les trains et les avions signent-ils la faillite de nos principes ?
Jus de tomate, Bounty et autres fantaisies inhérentes à nos itinérances.
Les voyages ont ceci de déstabilisant qu’ils contrarient nos habitudes alimentaires et abolissent les petites règles que l’on s’échine d’ordinaire à suivre sur le plan de la nutrition.
La faillite de nos principes est généralement déclarée dès l’arrivée à l’aéroport ou à la gare. Ces zones de transit vers l’ailleurs semblent être pensées pour dérégler notre horloge interne et autoriser toutes les fantaisies, du simple pas de côté à une décadence assumée. Chacune contient ses tentations propres, un chant des sirènes de l’alimentation nutri-score E auquel il est jouissif de céder.
Dans les aéroports, je m’abandonne volontiers à la possibilité de trinquer à la riche idée d’un petit verre de blanc à 7h du matin, de dévorer un burger de chaîne américaine en guise de petit-déjeuner ou de couvrir de faste les prémices d’un voyage en amoureux au comptoir d’une obscure marque de caviar et de saumon fumé.
Les gares m’offrent quant à elle les joies alternatives du menu sushi saumon dream et du wrap falafel sous plastique, du Bounty régressif et du flan roboratif, du cappuccino en gobelet et du coca light en canette.
Qu’importe les prix prohibitifs et les saveurs aussi artificielles que l’éclairage, pourvu qu’il y ait l’ivresse du départ. À ce stade, les dérives culinaires ne font pourtant que débuter. Je vous propose de monter sans tarder à bord du train, puis de l’avion, afin d’explorer en quoi et pourquoi ils nous invitent à toutes les excentricités.