C’était il y a un peu plus de deux ans. Je revenais d’un voyage de trois semaines au Japon où j’avais visité plus d’izakaya – ces joyeuses tavernes locales où l’on arrose copieusement d’alcool ses ripailles – que de temples. J’avais découvert le saké comme on entre en religion, c’est-à-dire avec dévotion (le vœu de chasteté en moins). La boisson nippone fabriquée à base d’alcool de riz déclenchait en moi une ivresse que je qualifiais de poétique et on ne s’abreuve jamais trop de poésie, avais-je décrété.
De retour à Paris, mes excès m’avaient toutefois laissé un goût doux-amer en bouche, mélange de ravissement et de contrition. Les livres savent choisir le bon moment pour vous rencontrer et si « À nos ivresses » d’Alicia Dorey était sur ma pile depuis quelques temps, il a attendu cet instant précis pour se glisser entre mes mains. J’ai trouvé l’essai tellement intelligent, fin et drôle que j’ai eu envie de rencontrer son autrice. Je l’ai invitée au micro du podcast que j’animais à l’époque et pendant l’interview, il s’est produit quelque chose qui ressemblait fort à un coup de foudre amical. Deux semaines plus tard, nous scellions définitivement notre amitié par la grâce de confidences échangées jusqu’à pas d’heure autour de belles bouteilles exhumées une à une de sa cave.
Alicia est journaliste Art de vivre et elle est l’une des plus brillantes de sa génération. Lorsque le Femme Club nous a proposé d’intervenir en duo sur le beau thème des Femmes et de l’alcool et j’ai dit oui tout de suite, davantage par enthousiasme à l’idée de passer une soirée à échanger avec mon amie que parce que j’avais une réflexion construite à proposer sur le sujet, pour être honnête. Et puis j’adore le projet du Femme Club, initié par Louise Bluzet et Constance Fontaine, qui vise à rassembler des femmes dans des lieux sublimes et souvent cachés pour y découvrir le parcours et le regard d’une ou de deux autres femmes. Alors la date fut arrêtée et les inscriptions ouvertes.
À l’approche de la date du talk, il a bien fallu que je réfléchisse à ce qu’était le fond de ma pensée sur le thème, et je me suis rendu compte qu’il était exactement à l’image de ma consommation de vin : en fonction des jours et de la météo, c’est drapeau blanc ou carton rouge. Je vous explique.
J’aime l’ivresse depuis que je suis en âge de boire de l’alcool,
Depuis un peu avant même, mais elle répondait alors au nom de biture ;
J’aime choisir attentivement ce que je vais siroter,
Parce qu’il s’agit toujours de ressusciter la joie, ou de se lancer à l’aventure ;
J’aime trinquer, les yeux dans les yeux, comme une première bravade à la timidité ;
J’aime ce que la première gorgée fait à mon âme, que j’imagine s’élever, ou juste s’apaiser ;
J’aime le mot pompette, parce qu’il ne nous engage pas encore à avoir la mine défaite ;
J’aime plus que tout boire le midi, parce que c’est sur le fil de ce qui est socialement convenant, et que ça me libère du tyran intérieur qui m’enjoint de travailler tout le temps ;
J’aime que le vin éveille en moi de grandes émotions et provoque le délice de l’abandon ;
J’aime que le negroni fasse cogner mon cœur plus fort et lève mes inhibitions ;
J’aime que l’ivresse facilite les rapprochements et suscite des émois adolescents,
J’aime moins qu’elle m’ait menée à des situations où j’aurais été bien en peine de donner un quelconque consentement ;
J’aime qu’elle joue parfois le rôle peu avouable d’anesthésiant,
J’aime moins qu’elle brouille mon sommeil et embrume mes lendemains de veille ;
J’aime l’ivresse autant que la sobriété,
J’aime me laisser glisser sur la pente autant que de rester droite et pimpante ;
J’aime interroger les mille facettes d’éclat et d’abîme qui dessinent une ivresse singulièrement féminine.
C'est par ces mots que j'ai ouvert la discussion, mi-juin, sur la terrasse du bar Frida à Paris. Voici une retranscription de l’échange qui a suivi, afin qu’il puisse nourrir la réflexion de celles et ceux qui n’ont pas pu y assister.


Jessica – Alicia, pourrais-tu nous lire un passage de ton livre qui plante le décor de ton regard sur l’ivresse ?
Alicia – À travers cet extrait, je voudrais montrer à quel point l’ivresse, et par extension le fait de boire, est en soi un paradoxe, pour les questionnements qu’elle soulève, intimement et vis-à-vis de l’image que l’on renvoie.
« Il n'existe à ma connaissance aucun mal auquel l’ivresse ne vienne pas s'inscrire en remède : le travail, l'ennui, le trajet, la rupture amoureuse, la canicule, le froid, la faim, le dépaysement. Elle donne à l'ouvrier du cœur à l'ouvrage, à l'intellectuel ses fulgurances, au voyage une possibilité d'aventure, à l'amour un éclat, au sexe une évidence, au chagrin une solennité, au remords une distraction. Autant de thèmes sur lesquels je tente ici de porter un éclairage. Tout en gardant à l'esprit qu'à l'image de ce livre, l'ivresse reste un sujet incertain, trouble et éminemment glissant. Non seulement parce qu'elle modifie notre rapport au temps, qu'elle flirte avec la perte de contrôle, la possibilité du ridicule et la peur du jugement, mais aussi parce qu'elle divise. De façon volontairement caricaturale, elle est à la fois érigée - lorsque symboliquement associée au vin - en monument national par quelques académiciens couperosés et autres médaillés de confréries bachiques, et montrée du doigt par une clique de peine-à-jouir s'étant récemment découvert une passion pour le kéfir. »
Jessica – Nous allons aborder quatre grands reliefs de la consommation d’alcool lorsque l’on est une femme : dans le cadre du travail, au sein du couple, seule, et enfin lorsque la consommation se voit modérée, voire abandonnée.
L’alcool dans le cadre du travail
Jessica – Ce que l’on vise sous le thème de l’alcool dans le cadre du travail, c’est la consommation d’alcool lors des déjeuners et dîners d’affaire, summer et winter parties, afterworks et autres séminaires…Toutes ces occasions de créer un lien plus personnel avec nos collègues, supérieurs ou subalternes, mais qui peuvent aussi être le théâtre de sorties de route donnant matière à rougir le lendemain.
Nous aurions aussi pu parler de la consommation d’alcool en travaillant, une mythologie s’étant construite à cet égard autour de certaines professions…
Alicia – L’époque a profondément changé, mais il fut un temps où la consommation d’alcool et l’ivresse étaient érigées comme la condition sine qua non de l’émergence du génie créatif, notamment chez les peintres, les musiciens, les écrivains, etc. Francis Bacon en est un bon exemple : il se mettait d’énormes mines chaque soir, qui lui permettaient le lendemain d’être incapable de faire autre chose qu’une économie absolue de tout geste superflu, et d’être au plus juste dans sa peinture. C’est une démarche assez radicale, que je ne recommande à personne, pour l’avoir essayé personnellement.
Jessica – Qu’en est-il aujourd’hui ?
Alicia – Aujourd’hui, pour les artistes au sens large, être ivre – ou alcoolique – ne fait plus recette. La honte a remplacé l’apologie de l’excès, et les génies revendiquent une forme d’ascétisme. Assumer sa consommation d’alcool est vu comme une faiblesse, le symptôme d’un état mental « problématique », notamment pour les personnages publics. C’est aussi vrai dans tous les autres corps de métier.
Jessica – Penses-tu que « L’ivresse donne à l’intellectuel ses fulgurances », comme tu l’écrivais dans le passage que tu nous as lu ? Qu’en est-il pour toi ?
Alicia – Pour ma part, je n’écris pas en étant ivre. Sur le moment, il y a quelque chose de désinhibant, la sensation de toucher à une forme de vérité, mais à la relecture, ce n’est généralement qu’une prose débraillée.
Jessica – L’ivresse peut-elle tout de même jouer un rôle positif dans le cadre du travail ?
Alicia – Oui, car elle facilite les rapprochements, la connivence, elle crée une relation plus intime et « humaine » entre des individus qui travaillent ensemble, des moments qui seront autant de prétextes à nouer une forme de complicité : « Tu ne t’es pas mouché du coude hier soir », « Qu’est-ce qu’on a ri », « Tu me dois deux margaritas », etc.
Jessica – En quoi est-ce que les femmes peuvent être défavorisées dans cette équation ?
Alicia – Les femmes s’excluent elles-mêmes de certains cercles et événements, par peur de perdre le contrôle ou de se mettre en danger, professionnellement et physiquement, car nous avons intériorisé le fait que « ce n’est pas beau, une femme qui boit ». C’est là où je vois une véritable impasse : en s’excluant des afterworks, elles manquent certaines opportunités. En décidant d’y participer, voire d’assumer de « boire comme un homme », elles s’exposent à ce que j’appelle une double vulnérabilité : celle d’être jugée, de se tourner en ridicule, et celle de se mettre en danger, auprès de collègues malveillants, mais aussi sur le chemin du retour, là où un homme n’aura pas à se poser la question. C’est le privilège masculin de l’excès.
Jessica – Comment est-ce que tu appréhendes la consommation d’alcool dans ton propre quotidien professionnel ?
Alicia – En étant journaliste vin, j’ai accédé à une sorte d’ivresse tolérée, « professionnelle », mais étrangement évincée, comme si elle devenait tout à coup inexistante. On ne boit plus, on déguste. Au départ, il faut s’y conformer « pour en être », quelles qu’en soient les conséquences. A l’inverse, maintenant que j’ai réussi à acquérir une certaine légitimité, le fait de recracher systématiquement, même pendant les repas, me donne encore davantage de crédit. Je suis en permanence au contact de l’alcool, mais dois veiller à ce que la passion ne devienne pas le poison.
L’alcool au sein du couple
Jessica – Quelles fonctions l’alcool peut-il occuper au sein d’un couple ?
Alicia – À chaque moment de la vie d’un couple, l’ivresse occupe une infinité de fonctions. Le soir du premier verre, elle reste un moyen facilement accessible de dompter sa peur, d’apprivoiser la présence de l’autre, de fluidifier son langage, etc. Le fait d’accepter de se placer dans un état que l’on connaît bien chez soi, et de voir la façon dont il se manifeste chez l’autre, peut faire éclore une complicité commune, ou à l’inverse sonner la fin de la récré. Par la suite, le fait de boire ensemble pourra devenir une sorte de chorégraphie intime, un rituel propice à des envolées qui n’auraient pas été possibles dans un état de sobriété, qui repoussera le moment fatidique du « on ne fait plus rien ensemble ».
Jessica – Que se passe-t-il alors lorsque l’un des membres du couple décide d’arrêter de boire ?
Alicia – Lorsque l’autre fait le choix unilatéral de la sobriété, cette défection est souvent vécue comme une trahison. On se sent « abandonné », mais aussi et surtout face à sa propre consommation, puisque le moindre verre sera nécessairement vu comme étant « de trop ». C’est d’autant plus vrai lorsque l’homme s’arrête, dans la mesure où une femme ressentira davantage de honte à l’idée de boire seule, rompant ainsi avec la règle tacite selon laquelle l’homme doit tenir, et la femme se retenir.
Jessica – L’arrêt de l’alcool peut-il alors devenir un motif de rupture ?
Alicia – Disons qu’en venant rompre cette complicité que j’évoquais précédemment, l’arrêt de l’alcool implique de redéfinir les contours de la relation : on refait moins le monde en étant sobre, le sexe peut être plus laborieux, les échanges moins intenses… Les conversations portent davantage sur des sujets sérieux – personne ne lance le sujet du plan-épargne avec trois verres de gigondas en intro. Il est alors nécessaire de faire le deuil d’une relation au sein de laquelle existaient des espaces de lâcher prise et de légèreté, qu’il faudra retrouver ailleurs, ou accepter de voir disparaître. Je ne pense pas que l’arrêt de l’alcool soit un motif de rupture en soi, mais il lève parfois le voile sur une relation boiteuse désormais sans béquille.
Jessica – Et à la fois, la consommation d’alcool elle-même peut être un motif de rupture… Dans « À nos ivresses », tu écris :
« Les sorties de route font partie du jeu de l'amour, même lorsqu'elles lui sont fatales. Les ivresses à deux sont à cet égard de potentiels moments de bascule, des instants propices aux crises, aux mots mal choisis, aux regrets futurs et autres rancœurs indélébiles. Être ivre, c'est aussi accepter une forme d'irresponsabilité, de mise en danger. »
Alicia – Il ne faut pas oublier que l’ivresse peut aussi être une pente dangereuse. En laissant libre cours à la parole, aux larmes et aux confessions, elle contient en elle un potentiel éminemment destructeur. Tout est une question de dosage et d’équilibre, or il est très difficile d’ajuster son ivresse à celle de l’autre, et c’est ce qui la rend si attirante, car les moments de grâce existent, mais les cartes sont indéfiniment rebattues.
Boire seule
Jessica – Pourquoi est-ce que boire seule est aussi tabou ?
Alicia – En s’autorisant à boire seule, et à boire tout court, une femme revendique tacitement d’occuper une place qu’on ne lui accorde pas dans la sobriété. Ivre et en société, on parle plus fort, on rit trop facilement, on pleure pour un détail, on danse comme un derviche… Bref, on prête le flanc au ridicule, et c’est précisément pour cette raison que certaines femmes décident de boire seule, redoublant le sentiment de honte, et la peur d’être confondue. Voilà encore une impasse, à laquelle je ne vois pas d’issue satisfaisante.
Jessica – Sommes-nous, hommes et femmes, égaux face à l’alcool ?
Alicia – D’un point de vue physique, nous ne sommes pas en situation d’égalité face à l’ivresse. Prenons un homme et une femme pesant le même poids et consommant la même quantité d’alcool : le taux d’alcool de cette femme se révélera 1,2 fois supérieur, en raison de tout un ensemble de facteurs allant d’une masse adipeuse plus importante à une enzyme responsable de l’élimination de l’alcool moins efficace, en passant par les hormones et la contraception. Mais au-delà de ça, les femmes ont intériorisé un sentiment de honte et de culpabilité qui les pousse à s’autolimiter, voire à condamner encore plus durement leurs pairs dès qu’elles dépassent la simple griserie. On pardonne à un homme de danser sur la table en chantant du Donna Lewis, là où une femme inspirera un profond malaise, voire un sentiment de pitié. Avec pour conséquence ce message si souvent reçu – ou envoyé – le lendemain, le fameux « pardon pour hier soir ».
Jessica – On trouve ces jolies lignes dans ton livre :
« Je vois dans le fait de s'autoriser à boire seul une forme de résistance au vacarme ambiant, une petite bulle de méditation immobile qui vous dispense d'une dispendieuse retraite spirituelle à Bali. »
Est-ce que c’est cet aspect méditatif que les femmes recherchent quand elles boivent seules ?
Alicia – Assise au comptoir, en terrasse, ou simplement chez elle, une femme qui boit seule inquiète, dans la mesure où elle revêt une part de mystère, se permet une échappée en solitaire, se soustrait momentanément au regard de l’autre, oublie que les enfants sont sur le point de rentrer, qu’il est temps de commencer leur seconde journée, qu’il va falloir encore et toujours se plier à cette longue litanie d’obligations qui étreint aujourd’hui notre quotidien de femmes ayant fait le choix de vivre plusieurs vies en une. Plus qu’une méditation, je l’interprète comme un désir de fuite, qui est on ne peut plus justifiable, voire légitime.
Diminuer ou arrêter l’alcool
Jessica – Même si cela dépend bien sûr des milieux et des groupes d’amis, annoncer « Je ne bois pas ce soir » en arrivant à un dîner suscite encore souvent des réactions mitigées. Pourquoi est-ce que l’abstinence dérange ?
Alicia – C’est bien là que réside tout le paradoxe : boire fait de vous quelqu’un de potentiellement incontrôlable, ne pas boire fait naître chez l’autre la suspicion de l’excès de contrôle, ou pire, celle d’avoir « un problème ». Tout comme dans le cadre du couple, celui ou celle qui ne boit pas renvoie naturellement les autres à leur propre consommation, qu’elle soit ou non problématique. En refusant de boire, vous ne faites plus partie du clan, et sur le plan symbolique, vous êtes quasiment un traître à la nation.
Jessica – En tant que femmes, des particularités physiologiques peuvent nous pousser à diminuer, voire à arrêter l’alcool ?
Alicia – J’ai découvert récemment, au détour d’une interview réalisée dans le cadre de ma série sur les femmes et l’alcool pour Madame Figaro, que les premiers symptômes de la ménopause s’accompagnaient parfois d’une soudaine intolérance à toute boisson alcoolisée. Certaines le vivent comme une libération, mais aussi comme une sanction, qui vient accentuer leur sentiment de « ne plus en être », et d’être soudainement exclue de la fête. Une situation que les femmes expérimentent à d’autres moments de leur vie, et notamment dans le cadre de la maternité, où elles sont là encore observées, jugées, et encore trop souvent infantilisées.
Jessica – Dans le dernier chapitre de ton livre, tu as écrit :
« Je me prends parfois à imaginer à quoi ressemblerait ma vie si l'ivresse n'en faisait plus partie, si le ralentissement forcé qu'elle crée en moi disparaissait d'un jour à l'autre, si elle n'occupait plus la fonction d'incubateur de pensées dont je la dote volontiers depuis quelques années. Dans le meilleur des cas, elle ne serait rien de moins qu'une succession de soirées studieuses, de réveils lumineux, un temps dont la dimension liquide se limiterait alors à une théière fumante au coin de l'âtre. Aussi attirant qu'il soit, ce n'est pas le chemin que j'ai choisi. »
Quel a été ton cheminement depuis la publication ? Quelle est ta consommation aujourd’hui ?
Alicia – Longtemps, j’ai pensé que l’ivresse faisait de moi quelqu’un de plus drôle, de plus souple, de moins anxieux. A certains égards, elle m’a sauvée d’une adolescence interminable, en m’autorisant une forme de lâcher-prise que j’avais pris soin d’éviter durant de trop longues années. Aujourd’hui, je déguste encore beaucoup dans le cadre de mon travail de journaliste, mais j’ai quasiment arrêté de boire, et n’offre mon ivresse qu’à ceux qui la méritent. Cela peut sembler prétentieux, mais je la vois désormais comme un véritable don de soi, une marque de confiance qui vous enjoint à renoncer au « boire pour boire » au bénéfice du « boire parce que c’est toi, parce que c’est beau, et parce que je sais que quoi qu’il arrive, tout ira bien ».
PS : la source de la première photographie est inconnue ; celles d’Alicia et moi ont été prises par Alice Casenave.
Je suis la reine pour danser sur les comptoirs en regardant droit dans les yeux avec un sourire glorieux ceux qui me trouve malaisante. Car nous ne sommes au fond que le reflet de ce qu'ils ne s'autorisent pas.
Merci beaucoup pour ces réflexions sur l'alcool 🙏 Je garde mon ivresse pour celleux qui la mérite, j'adore, c'est là que je suis aujourdhui ❤️🔥 J'ai bu comme un homme entre 15 et 45 ans, excessivement - j'ai vécu des moments de grâce et des moments d'horreur, et si j'étais réellement un homme, je n'aurais pas eu besoin d'arrêter de boire pour me mettre en sécurité. J'aime l'effet de l'alcool, je hais le regard des hommes sur nos ivresses